Poisson d'avril. Pour vrai, j’aime bien voir les montréalais parler de leur ville. À reconstruire, chère, polluée, laide,
corrompue, mais quand ils se font proposer de retourner dans leur région d’origine,
ils rient de bon cœur ! Je trouve le paradoxe hilarant. Comme si lorsqu’ils
sont partis, disons pour aller étudier, ils s’étaient émancipés d’une sorte de tare.
Comme s’ils allaient sur l’île des opportunités, qu’ils se défaisaient de leur « p’tit
pain » pour aller dans le « vrai monde ». Et pour eux, dire qu’ils viennent de l'Abitibi
du Bas du fleuve ou de la Beauce, c’est quelque chose qu’on dit du bout des lèvres,
comme avouer une syphillis à une première date ou lorsque Pauline Marois parle de
souveraineté, bref vous saisissez la comparaison ! Ils se forcent
quotidiennement à devenir montréalais, ils prennent l’accent (ou le perdent
selon le point de vue), les plis, s’émerveillent devant l’abondance et
remercient le ciel de s’être débarrassé de leur village où tout le monde se
connait et où le dépanneur du coin se donne des airs d’Écho vedette. Ok je vais être juste, beaucoup d’entre eux si
on les fait boire un verre ou douze, vous avoueront vouloir y retourner, tannés
du trafic et de leur trou à rat à 1000 $ par mois ! Combien le font ? Combien osent laisser l’effervescence
culturelle, le culte de l’image, le choc des cultures, le stress, l’intelligentsia,
la prétention, le glam, et la pollution pour retrouver la christ de paix ? Juste
ça ! On ne parle pas de se ramasser dans une secte nu avec un gourou caché dans
le bois à faire une pseudo-communion avec la nature, sans manger pendant 3
jours ! Juste faire vivre le village qui vous a mis au monde ou en adopter un
autre.
Je regarde la géniale série Les bobos et je me suis demandé à
quel point c’est une parodie quand j’ai vu aux Enfants de la télé, cinq
personnes complètement déboussolées devant une scène où Pascale Buissières fait
vêler une vache. À quel point il faut être déconnecté de la nature, de la terre
pour carrément vivre un choc culturel à la vue d’une scène aussi naturelle. À quel point faut vouloir se faire livrer de
la bouffe à 4h du matin pour refuser la qualité de vie offerte par les régions
québécoises ? À quel point faut vouloir
200 pages d’activités à faire quotidiennement pour refuser de s’éviter le stress
du trafic matin et soir et la pollution sonore qui en découle ? À quel point il faut détester les maringouins
pour accepter d’aller s’entasser sur une île avec la moitié d’une province (hostie
que j’hais ce mot là !) Peu importe ce que les montréalais peuvent dire des
gens de régions, à quel point c’est arriéré, blanc, homophobe, raciste, name
it, en admettant ce que soit vrai, (ce qui est fort discutable) ça l’est par lâcheté
de ceux qui ont crissé le camp au lieu de rester et faire changer les
mentalités qu’il reste à changer.
Vous savez quoi ? En
ce moment, des villages meurent, et la métropole aussi ! Si la métropole
diminue elle sera plus vivable, et si les villages grandissent, ils vivront. On saisit le message siouplait !?
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